Après une bonne préparation et acclimatation nous avons réservé un guide pour le Cotopaxi (5897m) : Edgar.
Le Cotopaxi est un beau volcan de forme conique presque parfaite coiffé d'un glacier. Il est également connu pour être le plus haut volcan en activité au monde. (Sauf depuis très dernièrement) Deux américains décident de se joindre à notre expédition. Ceci en plus de faire baisser le prix nous donne de meilleures chances de sommet avec l'ajout d'un deuxième guide : Joan. Mais les choses n'allèrent pas comme prévu....
Arrivés au refuge nous pratiquons les techniques d'auto-sauvetage de crevasses. Il faut dire que le glacier du Cotopaxi, années après années, offre de plus en plus de défis techniques dû aux réchauffements climatiques. Après un petit somme, on se réveille et on déjeune.. il est minuit.. On s'habille avec tout ce que l'on a comme linge chaud, la température n'est pas clémente. L’ascension commence avec une pente de sable gelée. Il fait froid mais surtout ce qui est embêtant c'est la pluie qui gèle sur nous dès qu'elle entre en contact avec nos manteaux.
Nous sommes même pas rendu au glacier que nous sommes des bonhommes couverts de glace qui craquent à chaque pas ou mouvement de la tête!
Une fois sur le glacier l'ascension est lente. Nous luttons contre un vent à ne pas se tenir debout et un froid assez intense causé par ce même vent.
Après plusieurs traverses de belles crevasses, quelques problèmes techniques de crampons et plusieurs heures d'ascension, nous nous arrêtons dans un très rare endroit, relativement à l’abri du vent, aux alentour de 5400m pour prendre un petit repos. C'est à ce moment qu’Edgar nous confit que nous ne pourrons pas continuer. Les vents sont trop violents pour la prochaine partie qui se veut une crête assez exposée. Les autres équipes ont déjà fait demi-tour.
Bon... Nous ne restons pas longtemps dans cet endroit car l'immobilité nous rend de glace... On se remet rapidement à craquer (marcher;)... Sur le chemin du retour le soleil se lève. On peut admirer des paysages glacés que nous n'avions pas remarqués lors de l'ascension. Nous étions plutôt occupés à regarder ou placer les crampons et le piolet, dans notre petit univers de la dimension d'un faisceau lumineux de frontale...
Faute d'argent, car étant une expédition avec un guide payé, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre le beau temps et nous devons retourner a Quito. Petite consolation, aucune équipe n'a fait le sommet ce jour-là, les conditions étaient trop mauvaises. Ce sera pour une autre fois
Somme toute ce fut une très belle expérience et loin de m'avoir donné froid aux yeux, elle m'a au contraire juste donné le goût d'en faire beaucoup d'autres bien sûr.... Il faut savoir que le Cotopaxi n'est pas considéré une haute montagne difficile. Plusieurs personnes la font régulièrement sans avoir aucune expérience de montagne mais bien entendu accompagnées d'un guide et encordées. Comme nous l'avons vue, ça reste quant même un beau grand cône de glace qu'il faut bien respecter...
Petite anecdote... Parlant de cône de glace.. A Ibarra on peut manger un sorbet qui accote facilement ceux du Bilboquet de Montréal!... Par contre eux, ils sont fait de la même manière depuis 400 ans!!!!... la seule différence c'est que maintenant ils prennent la glace du congélateur au lieu d'aller la chercher sur le glacier du Imbabura comme autrefois... Il faut dire que maintenant ce volcan n'a plus de glacier suite au réchauffement de la planète... causé en partie par l’énergie des congélateurs bien sûr... ;)